Le marché français: quelles opportunités pour les exportateurs québécois?

Dans le cadre du programme ZENiTH, le Groupe Export se penche en profondeur sur l’analyse de plusieurs marchés. Examinons de plus près le marché de la France, dont le portrait a été réalisé par Altios, partenaire de la cohorte ZENiTH France.  

Au-delà de la proximité linguistique et culturelle, la France constitue un marché intéressant pour les entreprises exportatrices québécoises. En effet, avec une population de plus de 67 millions d’habitants, ce sont environ 20 % des dépenses des ménages qui sont allouées à l’alimentation. Soulignons par ailleurs que le pays importe 20 % de ses produits agroalimentaires soit : 1 fruit sur 2, 25 % de sa consommation de viande porcine et 34 % de sa volaille.  

Par ailleurs, le Canada bénéficie d’un accès privilégié au marché européen grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA en anglais) qui est en vigueur depuis 2017. Dans ce cadre, la valeur des exportations agroalimentaires du Canada vers la France s’élevaient à 280,2 millions $ US en 2018; le Québec étant responsable de 27,1 millions $ US.  
 

ORGANISATION DU MARCHÉ

Alors qu’en 2018 les PME ne représentaient en moyenne que 22 % du chiffre d’affaires des enseignes françaises, elles ont contribué à 51 % de la croissance des GMS (grandes et moyennes surfaces) et 88 % de la croissance des hypermarchés et supermarchés. L’attrait pour les petites et moyennes entreprises connaît un essor notable, alors que les grands groupes agroalimentaires cherchent à maintenir leur position en multipliant les promotions. Ainsi, la conjoncture est profitable pour les PME qui souhaitent accéder au marché français.  

Bien qu’il puisse être ardu pour de nouveaux entrants d’obtenir un référencement auprès des grands détaillants, les consommateurs sont avides de découvrir des produits innovants, que ce soit au niveau du goût, des ingrédients, des emballages, etc. De plus, les Français cherchent des produits dits transparents, c’est-à-dire dont nous connaissons la provenance et la composition, et qui respectent l’environnement. Le marché du bio a par ailleurs connu une croissance fulgurante de 46,2 % entre 2015 et 2019 et a généré des ventes de 13,9 M$ US pour cette dernière année. On dénote que 90 % des consommateurs de 35 ans et moins consomment des produits biologiques et que 30 % de ces aliments bio sont importés.

 

CANAUX DE DISTRIBUTION

En 2018, 65 % des produits alimentaires étaient commercialisés par les grandes surfaces d’alimentation générale. Depuis 2010, leurs parts de marché baissent cependant au profit de la vente en ligne. En 2020, les ventes en ligne d’aliments ont connu une augmentation de 14 %. La pandémie de COVID-19 a d’ailleurs profité davantage aux sites de vente en ligne des enseignes dont la stratégie omnicanale était déjà bien avancée. En ce qui concerne la livraison à domicile, la livraison au volant ou le Click and Collect, les enseignes traditionnelles telles que Carrefour, Cora, Super U, Casino, E.Leclerc, Intermarché, Auchan, etc. se sont accaparées 81 % des parts de marché 

Les détaillants spécialisés dans la vente en ligne tels que Amazon, Cdiscount et Houra.fr s’approprient, pour leur part, seulement 1,6 % de parts de marché pour les produits alimentaires. On dénote cependant l’existence de boutiques en ligne spécialisées qui connaissent du succès en exploitant davantage le créneau des produits de niche. Les sites Web Greenweez ou MondeBio.com qui se spécialisent dans les produits biologiques offerts en ligne en sont de bons exemples.  

 

En apprenant à connaître un marché, il devient plus facile de trouver son créneau et saisir les opportunités. Le programme ZENiTH du Groupe Export, en collaboration avec la Banque Nationale, FAC et le Fonds de solidarité FTQ, est rendu possible grâce à la contribution financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture.